Partis dimanche dernier de Caen, Pietro Luciani et Hugo Picard ont franchi la ligne d’arrivée de la CIC Normandy Channel Race en 12e position vendredi après-midi, après 4 jours 21 heures et 36 minutes de course. Aux manettes du Class40 Dékuple, confiées par son skipper William Mathelin-Moreaux, n’ayant pas pu participé à la course car il assitait au mariage de son meilleur ami, les deux marins ont très bien navigué et tenu le rythme de ce parcours de 1000 milles, connu pour son intensité et sa difficulté. L’expérience a été enrichissante pour la suite de la saison.
Un aller plus sympa que le retour
« C’était une course dure, longue mais interéssante ! Raconte Pietro. Un vrai travail d’équipe ! On a fait des petites siestes quand on pouvait, des siestes plus longues sur les plus long bords. Une traversée rapide de la Manche, une petite remontée de la mer Celtique jusqu’à Tuskar au travers aussi rapide avant de longer la côte irlandaise, au portant toujours, et après… fin de la fête ! Nous sommes rentrés au près, depuis le Fastnet jusqu’à la ligne d’arrivée, avec du vent très fort (jusqu’à 40 noeuds). »
Une bonne dernière option
« C’était mon premier passage du Fastnet après 4 tentatives, confie Hugo. Et je n’ai absolument rien vu ! (Rires) Il faisait nuit noire quand nous l’avons passé, au 3e jour de course. On a eu de bonnes phases et des phases où nous allions moins vite. La dernière option à la fin était une bonne idée. Cela aurait pu être encore mieux sur le long bord que l’on a tiré pour revenir de Plymouth au cap de Barfleur, vers l’arrivée, sur lequel on a eu des petits soucis techniques qui nous ont empêchés d’exploiter à fond notre option. »
Continuer de faire évoluer le bateau
« Comme l’expliquait William avant le départ, c’était important pour le team que le bateau puisse naviguer et continuer d’évoluer. En termes d’amélioration, ça a été vraiment interessant et nous avons identifié trois axes de travail. Le premier est celui de l’ensemble des vérifications post-chantier d’hiver, qui a été long. Il y avait donc pas de mal de choses à revalider, car c’était la première grosse course. Le deuxième est la partie vie à bord à deux, car William a fait beaucoup de solitaire l’année dernière et maintenant il faut voir un peu comment gérer la pratique de la navigation en double sur le bateau. Par exemple, où mettre les cirés quand ils sont trempés, comment l’un peut dormir pendant que l’autre navigue… Ça peut paraître dérisoire mais c’est important. Le troisième axe est lié au fait que l’on a pu naviguer côte à côte avec d’autres Class40, voir les points forts et les points faibles du bateau. On a vu qu’il fallait vraiment que l’on travaille la partie VMG / portant et la partie reaching, trouver comment améliorer notre vitesse et les bons réglages pour aller vite tout de suite. »
Bon souvenir et bonne équipe !
« On retient un moment génial, le moment où la flotte est repartie, comme sur une ligne à Land’s End, reprend Pietro. C’était vraiment rigolo de voir tout le monde rassemblé un peu plus de 24 heures après le départ de Ouistreham, parfaitement aligné. C’était incroyable ! Nous terminons 12e. On a formé une bonne équipe, il nous a manqué Wiliam quand même (rires). Merci de nous avoir suivis ! »
Le Class40 Dékuple sera de retour à son port d’attache à Lorient dès le début de la semaine prochaine afin que William et l’équipe puissent effectuer les quelques réparations suite à la Normandy Channel Race et au mauvais temps rencontré les deux derniers jours. William et son co-skipper Pietro convoieront ensuite vers les Sables d’Olonne où ils prépareront la prochaine course en double : les Sables – Horta – Les Sables. Une épreuve importante dans leur préparation en vue de la Transat Jacques Vabre puisqu’elle consistera à un aller-retour jusqu’aux Açores en deux étapes, une première partie de parcours qui correspond parfaitement à ce qu’ils pourront rencontrer en début de transat cet hiver.
